Qui était Camille Bombois ?

Sa vie

......... Dès son enfance il a l'envie de peindre. Mais issu d'un milieu très modeste il est obligé de travailler très dur, d'abord comme valet de ferme, puis lutteur dans un cirque, marin, ouvrier de tunnel au métro de Paris. Finalement, il peut obtenir un travail de nuit dans une imprimerie de journaux,
ce qui lui laisse quelques heures par jour pour sa peinture. Pendant sept ans il vit cette vie difficile, mais c'est durant cette période qu'il acquiert un style et une technique bien à lui. A cette époque personne n'est encore intéressé par ses tableaux.
.......Mobilisé pour la Première Guerre mondiale, il est cité 3 fois pour son courage dans les combats. Quand il rentre à la maison il découvre que son épouse a réussi à vendre plusieurs de ses peintures pour quelques francs. Cela l'encourage. Il revient à la routine de travailler la nuit, et de peindre le jour. En 1922, il fait une exposition de ses toiles en plein air, et en appelle au "jugement des foules", selon sa propre expression. L'exposition est un succès et ses peintures trouvent acheteurs. Des critiques et des collectionneurs s'intéressent à lui.
A 40 ans, Camille Bombois atteignait son but : il pouvait travailler comme artiste-peintre à temps complet.

Camille Bombois

Le Pont sur la Cure à Saint-Moré.
par Camille Bombois

L'homme des cavernes par Camille Bombois

Au sujet de la " Vue de Clerval"

Si l'on compare les détails de cette peinture aux photos anciennes de Clerval, on peut en déduire que ce paysage date des années 1925-1930 (en tous cas avant 1940).

....Camille Bombois compte des admirateurs passionnés qui ne ménagent pas leurs éloges : " Il a un sens magique de la troisième dimension ! " affirmait l'un d'eux. " Quand il peint un sentier, ce sentier conduit quelque part... On peut en mesurer la longueur et la largeur en nombre de pas..."

.....Au sujet de la vue de Clerval, un admirateur anglais écrit : " Cette vue de Clerval est l'un des tableaux les plus calmes de Bombois... Un examen minutieux de cette toile apporte des surprises, en commençant par le charmant reflet des feuillages sur la rivière. L'oeil suit le mouvement de l'eau au travers de ses reflets changeants. Sur le rivage opposé, les problèmes de profondeur et d'espace sont remarquablement bien explorés... C'est une petite ville "solide"( stable, carrée) et le clocher de l'église paraît bien campé au-dessus des toits des maisons. Mais la solidité est tempérée : toute la composition est irradiée de lumière. La lumière impose une harmonie générale à la profondeur du tableau."

.....Si je peux me permettre une appréciation personnelle, je dirai que cette toile est charmante. Ses couleurs et la façon dont est peinte la végétation rappellent un autre peintre naïf plus célèbre, Le Douanier Rousseau. Les détails sont amusants, comme ces 2 petits personnages qui pêchent sur la rive (une femme en robe noire sur la gauche et un homme au centre). On peut également pardonner à ce peintre d'avoir démesurément allongé le clocher en hauteur pour équilibrer sa composition ; mais pourquoi a-t-il tracé à la règle les murs des maisons et les arêtes des toitures ? Toutes ces lignes parfaitement droites et très marquées nuisent à l'harmonie du tableau. Quant à la perspective, elle n'est pas du tout "magique", au contraire le village manque de profondeur.
Sans ces imperfections, ce tableau n'aurait sans doute pas autant de ce charme naïf si apprécié par certains.

Gérard Blanc

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